Le Caire cible 30 millions de visiteurs en ouvrant son Grand Musée afin de renforcer un secteur touristique devenu crucial par ses recettes en devises

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Tunisie-Tribune (Le Caire) – Le pays cherche à renforcer un secteur touristique devenu crucial pour ses recettes en devises et son économie. Grâce à ce nouveau musée, il dispose d’un atout supplémentaire pour concrétiser ses ambitions.

Le Grand Musée Egyptien, un projet de plus de 1 milliard de dollars en gestation depuis vingt ans a été officiellement inauguré, samedi 1er novembre. Présenté par les autorités égyptiennes comme le plus grand musée archéologique du monde, il doit contribuer à relancer le tourisme, avec comme objectif de passer de 18 millions de visiteurs attendus cette année à 30 millions à l’horizon 2031.

Situé à proximité des pyramides de Gizeh, le complexe s’étend sur environ 500 000 m² et abrite plus de 100 000 artefacts retraçant sept millénaires d’histoire, y compris l’ensemble des 5000 trésors funéraires du pharaon Toutankhamon. Les visiteurs pourront aussi admirer des statues monumentales, comme celle de Ramsès II (11 m de haut), des momies royales, des objets du quotidien. Un bâtiment a été spécialement conçu pour la barque solaire du pharaon Khéops, présentée comme « le plus grand et le plus ancien artefact en bois de l’histoire de l’humanité ».

Le musée inclut aussi des espaces interactifs, des boutiques et des salles de conférence afin de prolonger la durée moyenne de séjour des visiteurs. Le chantier, lancé en 2005, a été ralenti par la révolution de 2011 et la pandémie de Covid-19. Sur le coût total du projet, 800 millions de dollars ont été apportés par le Japon sous forme de prêts, le reste étant financé par l’État égyptien.  Selon le ministre du Tourisme, Sherif Fathy, le musée pourrait attirer plus de 5 millions de visiteurs par an, ce qui en ferait « l’un des sites culturels les plus fréquentés au monde ».

L’ouverture du musée intervient alors que Le Caire multiplie les initiatives pour accroître son attractivité touristique. Ces initiatives comprennent entre autres l’amélioration de l’offre hôtelière, la rénovation du Musée de la place Tahrir, ou encore la modernisation des aéroports du pays. En mars 2025, le gouvernement a signé avec la Société financière internationale (SFI) un accord pour structurer des partenariats public-privé dans 11 aéroports, dont ceux d’Hurghada, Louxor, Assouan et Borg El Arab. Ces travaux doivent porter la capacité totale de l’ensemble des aéroports égyptiens à plus de 110 millions de passagers d’ici 2030, contre 66 millions en 2023.

D’après les données du World Travel and Tourism Council, précédemment citées par Ecofin, l’Égypte a accueilli en 2024 un total de 15,7 millions de voyageurs, contre 14,9 millions un an plus tôt. Malgré cette progression, le pays a cédé sa place de première destination touristique africaine au Maroc qui a enregistré un record de 17,4 millions de visiteurs l’année passée.